Il existe de nombreuses versions de la légende, nous avons choisi d'illustrer la version faisant intervenir Isaure, Clair, Guiral et Loup.
Nous sommes à la fin du XIème siècle. Trois frères, Guiral, Clair et Loup, chevaliers et fils du seigneur de Saint-Martin-de-Londres, sont appelés à se rendre en Terre Sainte pour la première croisade. Le récit pourrait n’être qu’une histoire de chevaliers si un élément important et fondateur de la légende n’était pas inscrit dans les lignes de leur destinée.
Tous trois étaient en effet amoureux de la même fille. Isaure, fille du Seigneur de Viviourès, vivant au château du même nom. Mais elle leur annonça que sa décision serait reportée à leur retour de croisade. Cette phrase fût fondatrice de la légende mais les traductions et transmissions successives au fil des siècles en ont quelque peu transformé le sens et l’intention donnés par Isaure. L’histoire rapporta que son cœur battait pour chacun des trois frères et que seule leur vaillance au combat permettrait de les départager. Nous savons à présent que cette version était erronée et que ses sentiments étaient tout autre. Le temps est à présent venu de rétablir le sens initial de ses propos.
Son cœur battait pour l’un d’entre eux. Elle offrit la clé du château à l’élu de son cœur, ils se regardèrent, et sans mot dire, se comprirent.
La suite, dans le livre...
LE PIC SAINT-LOUP
L’histoire prend corps et vie au pied de deux montagnes calcaires dont les falaises abruptes se font face depuis la nuit des temps, l'Hortus et le Pic Saint-Loup . Ces deux parois meurent en pente douce dans un canevas d’éboulis, de pierriers et de chênes en tout genre pour finalement se rejoindre et fusionner dans la combe de Fambetou. Dans le sens Est-Ouest les deux falaises se prolongent en de longues crêtes sur lesquelles une multitude de plantes méditerranéennes ont élu domicile. Au col de Fambétou, point de jonction entre les montagnes, la vue est grandiose et il est fort probable que quiconque se soit posé ici à quelque moment de l’humanité ait eu, peu ou prou, le même paysage à contempler. Cette pensée m’enivre et me donne le vertige. Elle est l’essence même du projet. Faire revivre en ces lieux des âmes qui ont foulé le même sol que moi. Légende ou pas, la région est habitée depuis les débuts de l’humanité et cette sensation est au cœur du projet Isaure de Viviourès. Au-delà du questionnement sur la véracité de l’histoire, qui, au final, n’a que peu d’importance, ce projet s’affiche comme un hommage aux femmes et aux hommes qui foulèrent ce territoire, s’aimèrent et transmirent l’humanité qui était en eux.